Fin d’ autoritarisme et revendications démocratiques en Afrique. Regard décentré sur les évènements en cours au Burkina-Faso

Eliet Eyebiyi | Docteur en sociologie anthropologie. Chercheur au LASDEL

Un printemps au pays des hommes intègres?

Un nouveau printemps souffle-t-il sur l’Afrique de l’Ouest? Non. À vrai dire il ne s’agit pas d’un nouveau printemps, mais d’un mouvement d’humeur patiemment cuvé sur le lit du semi autoritarisme (Hilgers et Mazochetti, 2010) dans lequel baignait le Burkina-Faso depuis 27 ans.

En effet, si la triste fin du capitaine Thomas Sankara le 15 octobre 1987 a signé la fin de certains espoirs d’une véritable décolonisation, elle a occasionné au « pays des hommes intègres »l’entrée en scène de son successeur, figure de l’usurpateur, de la traîtrise amicale et meurtrière : Blaise Compaoré.

Ce dernier,dans la perspective de la «rectification» de la révolution sankariste, a ainsi pu consolider son pouvoir, au moyen de plusieurs équilibrismes et d’une fine stratégie clientéliste. La corruption systématique, la patrimonialisation des ressources publiques et la cooptation dans les milieux pentecôtistes (cf. Hilgers et Mazochetti, 2010) ne sont que quelques éléments constitutifs de ce clientélisme, sans oublier l’affaiblissement systématique des opposants.

 

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