Fridolin Martial Fokou | Master en Relations Internationales. Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé
Introduction
Les crises politiques sont de plus en plus spectaculaires en Afrique aujourd’hui. Ainsi, des crises inter-étatiques aux crises intra-étatiques, l’on a de plus en en plus affaire à de nouvelles trouvailles dans le champ crisogène . Or, dans le même temps, une architecture politico-institutionnelle a été mise en place dans le but d’assurer une stabilité quasi-permanente en Afrique. En tête de celle-ci se trouve l’Union Africaine. Toutefois, à l’observation, l’on a l’impression que l’instabilité semble se stabiliser dans le champ politique africain.
De fait, la mise sur pied de cette institution, ainsi que le contexte géopolitique l’ayant présidé donnait l’opportunité aux Africains de mettre fin aux difficultés rencontrées par la défunte Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Mais, après un peu plus d’une décennie de fonctionnement, l’UA semble à son tour engluée dans les mêmes turpitudes. Dans la même tranche chronologique, l’évolution des crises politiques s’est multipliée par deux .
L’objectif du présent article, loin de plonger dans l’anathème déjà existant sur l’Afrique, cherche à démontrer pourquoi cet état de choses. De fait, il est important de comprendre la méthode employée par l’UA pour résoudre les conflits en Afrique. La méthodologie employée ici est celle préconisée par Emile Durkheim à savoir que« toutes les fois qu’on entreprend d’expliquer une chose humaine prise en un moment donné du temps […] il faut commencer par remonter jusqu’à sa forme la plus primitive et la plus simple, chercher à rendre compte des caractères par lesquels elle se définit à cette période de son existence, puis faire voir comment elle s’est peu à peu développée et compliquée, comment elle est devenue ce qu’elle est devenue au moment considéré » .
Dans cette perspective, la logique constructiviste des Relations Internationales, basant l’analyse sur des considérations globales et holistes, permet ainsi de dire que si l’UA s’emploie à trouver des solutions aux crises qui secouent le continent, la raison principale de ses échecs se trouve dans les divergences internes à l’organisation, doublée d’une dynamique internationale faite de cloisonnement des actions prises en dehors de l’organisation mondiale. Dans cette logique, la démarche des leaders politiques africains s’apparente à une situation de cacophonie .
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La seule et unique raison pour laquelle l’UA a échoué c’est que ceux qui prenaient des decisions ne connaissaient pas l’ origine des crises surtout intra-étatiques. Ils se contentaient d’ exécuter les ordres de la part de ceux qui causent ces crises.