Dr Bernard Mumpasi Lututala est le directeur du centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans la région des Grands Lacs.
Originaire de la République Démocratique du Congo, Mumpasi Lututala est un diplômé du Département de démographie de l’Université de Montréal où il a d’abord obtenu son diplôme de maîtrise en 1983, puis son doctorat en 1987. Auparavant, il avait obtenu une licence en démographie de l’Université de Kinshasa.
Monsieur Lututala est devenu professeur et chercheur à l’Université de Kinshasa en 1987. Ses champs d’expertise en démographie sont principalement l’étude des migrations (internes et internationales), l’urbanisation et la distribution spatiale, la population et le développement (population et santé, population et éducation) et la démographie historique et sociale. Sa zone d’intérêt est bien sûr l’Afrique au sud du Sahara. Il a aussi été professeur invité dans plusieurs universités congolaises (Université Kongo, Université William Booth, Université Protestante au Congo, Institut Facultaire des Sciences de la Communication) ainsi qu’à l’Université de Montréal (Département de démographie) à l’hiver 1990.
Monsieur Lututala a depuis mené une carrière administrative impressionnante qui l’a mené de chef du département de démographie de l’Université de Kinshasa, entre 1993 et 1999, à vice-doyen chargé de la recherche et directeur de l’Institut de recherche en sciences économiques et sociales (IRES) à la Faculté des sciences économiques de l’Université de Kinshasa de 1999 à 2005. Il a été recteur de l’Université Kongo de février 2002 à mars 2005, puis a été nommé recteur de l’Université de Kinshasa en mars 2005, poste qu’il occupe toujours.
Il s’agit d’une lourde responsabilité. L’Université de Kinshasa a été fondée en 1954 et elle reste à l’heure actuelle la plus grande université de la République Démocratique du Congo, celle qui fournit aux deux autres institutions leurs professeurs. Elle dispose d’un corps professoral comprenant 500 professeurs et un corps scientifique comprenant environ 1 000 chefs de travaux et assistants. L’université compte plus de 23 000 étudiants, dont la majorité est au premier cycle.
Enfin, mentionnons que Monsieur Lututala a agi comme consultant auprès de nombreux organismes : le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Institut National d’études démographiques de Paris, le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), la Commission économique pour l’Afrique, la Banque mondiale et la Banque Africaine de développement.
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Quelques verbatims de l’entretien:
– « Il faut aller au-delà de l’activisme pour comprendre les phénomènes à la base des violences contre les femmes. »
– « Pendant longtemps on a pensé que les violences étaient seulement perpétrées par les hommes en uniformes et que cela était une conséquence de la guerre. Or les dernières statistiques montrent que les violences perpétrées par les civils sont devenus plus nombreux que celles perpétrées par les militaires. »
– « Il y a encore dans notre pays, une espèce d’héritage colonial. Les congolais ont été pendant longtemps dans des systèmes politiques tellement répressifs, que même aujourd’hui, tout le monde a peur, peur de la répression, peur pour sa vie… C’est ce qui distingue la RDC des pays comme le Sénégal où le citoyen peut dire les choses quand ça ne va pas. »