Interview Sams’K Le Jah

Karim Sama, plus connu sous son nom de scène Sams’K Le Jah, est un musicien de reggae, animateur radio et militant politique basé au Burkina Faso.

Durant son adolescence, il est membre des Pionniers de la Révolution, le mouvement de jeunesse créé par le capitaine Thomas Sankara. Il est co-fondateur du mouvement Le Balai Citoyen.

Rencontré lors du Festival Ciné Droit Libre, Sams’K Le Jah revient sur son mouvement et la chute de Blaise Compaoré en novembre 2014.


Quelques verbatims extraits de l’entretien.

Sur les temps forts de la « révolution » burkinabé

La première étape a été la prise de conscience et l’organisation des jeunes. Depuis l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, nous avons milité dans des mouvements. A un moment, on a senti qu’il fallait pousser plus. On a créé le mouvement le Balai Citoyen.
La deuxième étape était la mobilisation. La troisième étape étant ce que tout le monde a vécu du 28 au 31 octobre 2014.

Sur les facteurs socioculturels qui ont favorisé la « révolution » burkinabé

Le Burkina Faso a une longue tradition de lutte. On a été le premier pays en Afrique à avoir chassé un président (François Yameogo, le 3 janvier 1966) juste après les indépendances. On est, au Burkina Faso, dans une dynamique de résistance permanente. Même Sankara a été combattu. Cela a contribué à l’émergence du Balai Citoyen.

Sur les politiciens

Le balai citoyen n’est pas un mouvement à la conquête du pouvoir. Nous travaillons de sorte à ce que le balai citoyen soit un mouvement de la société civile qui soit une vraie pression. Nos politiciens sont comme des enfants dans une cour de récréation. Il faut tout le temps les surveiller.

Sur les Etats-Unis d’Afrique

Il ne faut pas attendre que les politiciens réalisent les Etats-Unis d’Afrique. Il faut que les peuples eux-mêmes prennent les devant. Pour encourager les Etats-Unis d’Afrique, il faut qu’il y ait des inter-mariages. S’il y a un mélange culturel, les barrières et les frontières entre nous vont tomber.

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