Par Jean-Marc Segoun
RÉSUMÉ:
Dans certaines sociétés où, l’influence de l’oralité est dominante, des cadres non-formels et non institutionnels ont favorisé l’expérimentation et le développement de nouveaux modes traditionnels alternatifs de résolution des conflits intra et intercommunautaires lors des processus de réconciliation.
C’est le cas des arbres à palabre en Uganda, de la gaccaca au Rwanda. Ces espaces de communion et de reconstruction du lien social n’ont pas remplacé les cadres formels et institutionnels tels que les Commissions Vérités et Réconciliations ou les institutions judiciaires classiques mais au contraire poursuivent ensemble les mêmes objectifs avec des moyens, des codes, et des pratiques essentiellement différentes. Cet article analyse l’expérience ivoirienne de la réconciliation et fait le bilan de la commission charge du processus.
PROBLÉMATIQUE:
L’échec du processus de réconciliation en Côte d’Ivoire doit-il être assigné à la CDVR (Commission Dialogue Vérité Réconciliation) ?
CONTEXTE:
La Côte d’Ivoire, pays de l’Afrique de l’ouest, a connu plusieurs années de guerre civile, puis s’est engagée dans un processus de réconciliation nationale impliquant des acteurs de la société civile ainsi que des politiques. La politisation de l’institution en charge de la réconciliation, ainsi que les difficultés de celle-ci à atteindre les objectifs qui lui sont assignés font objets de nombreuses interrogations.