Par Archange Bissue Bi Nze
Cette note examine le phénomène mondial du crime organisé dans sa version transnationale et transfrontalière dans un Etat failli : la République Centrafricaine. Il s’agit de montrer que le crime organisé est une variable intermédiaire des crises sociopolitiques. Il alimente l’instabilité et est l’un des facteurs qui gangrène la paix et la reconstruction post-conflit en RCA.
INTRODUCTION
La criminalité organisée est une question qui actuellement, demeure au cœur des préoccupations des Etats, des Communautés Economiques Régionales (CER’s) et des organisations internationales notamment l’Organisation des Nations-Unies (ONU) . Sur le plan géopolitique, on observe que toutes les sous-régions sont confrontées à ce phénomène : la CEDEAO avec l’instabilité au Nord du Mali ; la CEN-SAD avec le délitement de l’Etat Libyen ; la CEEAC avec la crise en République Centrafricaine (RCA). Sur le plan géostratégique, il y a un développement épars des théâtres de conflits surtout dans les Etats faillis à l’instar de la RCA.
Ce phénomène inquiétant du crime organisé se définie par un « ensemble de crimes et délits caractérisés par une préparation minutieuse, avec multiples interventions, et dimension en générale internationale » . On y observe deux aspects fondamentaux à savoir la criminalité transnationale et la criminalité transfrontalière.
Précisons qu’« une infraction est de nature transnationale si, elle a été commise dans plus d’un État ; si elle est commise dans un État, mais qu’une partie substantielle de sa préparation, de sa planification, de sa conduite ou de son contrôle a lieu dans un autre État ; si elle est commise dans un État, mais qu’elle implique un groupe criminel organisé qui se livre à des activités criminelles dans plus d’un État ou, enfin, si elle est commise dans un État mais a des effets dans un autre État » . La Centrafrique n’échappe pas aux caractéristiques du crime organisé.
Qualifiée d’Etat « fantôme », la RCA est située dans une zone géographique (Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Tchad, Soudan du Nord et Soudan du Sud, Cameroun) à fortes activités criminelles organisées. Soulignons que le crime organisé est une variable intermédiaire des crises qui alimente les conflits armés internes et régionalisés. C’est aussi l’un des facteurs qui gangrène la reconstruction post-conflit et fragilise la souveraineté de l’Etat Centrafricain.
Dès lors, quelles sont les activités permettant d’identifier le crime organisé en RCA ? Qui sont les personnes qui y participent ? En quoi les activités menées sont dommageables pour une paix durable ? L’approche théorique de l’Etat failli (state failure) que nous empruntons à l’américain Robert Rotberg nous permettra d’examiner le phénomène de la criminalité organisée en Centrafrique.
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