Rien de nouveau à l’Est : les populations congolaises dans la descente aux enfers
CONFERENCE VIRTUELLE
16 novembre 2021 • 16h00 – 18h00 (UTC+1/Heure de Paris)
Les conflits armés marquent fortement l’histoire postcoloniale du Congo Kinshasa. Il y a lieu de noter deux sécessions ainsi que deux rebellions Lumumbistes dans la décennie 160 ; deux guerres au Shaba dans les années 170. Bien que les années 80 aient presque échappé à cette déferlante de violences politiques, un net regain s’est observé au début des années 0 avec l’érosion du régime autocratique du Maréchal et la déflagration Rwandaise.
Le Génocide Rwandais de 1994 a déversé sur les chemins de la région des millions de Réfugiés, apatrides, victimes dans un espace des Grands Lacs déjà fragilisé par les multiples conflits au Burundi, Ouganda et Congo. A la suite de la Guerre de l’AFDL, de la seconde guerre Rwandaise contre le Congo, une guerre conte les civiles s’est installée à l’est depuis plus d’un quart de siècle et déjà le nombre de victimes est supérieur aux victimes de la shoah. De même, la présence d’une opération des Nations Unies depuis 1999 à nos jours, les multiples et couteux programmes de DDR-R-R, ne sont pas parvenu à venir à bout du continuum de violences. Au contraire tous les 3 à 5 ans une nouvelle rébellion pousse des milliers de familles déjà éprouvées par le temps de guerre sur les routes de l’exil interne ou internationale. L’état de belligérance permanent produit et entretien une économie de guerre dont le but ultime reste la ponction immédiate et l’absence de futur.
Après 17 ans de pouvoir de Joseph Kabila, l’arrivée « hasardeuse » de l’héritier de son père semblait annoncer un espoir vite déçu. En plus de la Gabegie et des errements de l’état d’urgence décrété au mois de Mai, le Président vient d’octroyer à l’Ouganda un droit de poursuite en territoire congolais. Bien avant ceci, il a sollicité l’aide du Rwanda voisin afin de mettre fin à l’insécurité à l’Est du pays sans en savoir plus sur la nature de cette aide. Des faits qui passent pour certains comme un acte de haute trahison. Ce tableau sombre se passe comme si le pouvoir à l’Ouest (Kinshasa) ne s’intéressait pas aux souffrances des populations congolaises de l’Est, certes toutes les provinces souffrent et ont besoin d’un état fort, cependant la partie est du pays fait l’expérience d’un déchainement de violence à nul autre pareil au Congo…