Adam Abdou Hassan, Université de Rouen Normandie
L’évasion et la fraude fiscale annuelles imputées aux multinationales en Afrique sont plus importantes que l’aide publique au développement (APD) reçue chaque année par les pays du continent. Au cours des cinquante dernières années, le continent africain a ainsi perdu plus de 1 000 milliards de dollars américains du fait des flux financiers illicites.
L’argent fuit l’Afrique
Le solde des flux financiers, licites et illicites, à destination ou en provenance d’Afrique est presque constamment négatif depuis des décennies. L’unité est le million de dollars US. Source : Global Financial Integrity.
La figure ci-dessous illustre les rapports entre les flux illicites financiers, l’aide au développement et les investissements directs étrangers. En 2015, le Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique a établi que les flux illicites financiers en provenance d’Afrique étaient de l’ordre de 50 milliards de dollars américains par an, soit le double de l’APD que reçoivent les États africains des membres de l’OCDE.
Si l’aide au développement favorise généralement le commerce extérieur des pays donateurs, l’évasion et la fraude fiscale des multinationales issues de ces mêmes pays participent à la fragilisation des États africains dans la mise en œuvre de leurs politiques publiques. Or, la dépendance à l’aide extérieure crée un asservissement sur les concepts du développement.
La bonne gestion des affaires publiques combinée avec une politique de recouvrement des impôts effective, efficace et efficiente permettraient aux États africains de renforcer leurs services publics et de parvenir à construire le « bonheur brut national » de leurs citoyens.
Aides au développement contre argent illégal
Source : Global Financial Integrity.
Les flux financiers en direction de l’Afrique subsaharienne, l’aide publique au développement et les investissements étrangers directs sont, certaines années, inférieurs à la somme des flux financiers illicites tels que les a évalués Global Financial Integrity. La plus grande part de ces flux quittant l’Afrique sont constitués par les prix de transfert faussés du commerce international (sur- ou sous-facturation des échanges entres filiales de groupes transnationaux).
Adam Abdou Hassan, Enseignant chercheur, Université de Rouen Normandie
La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.
I am not interested in talking about African corruption how about we talk about French Corruption and racism for onces?