Cameroun : Piliers de la présidence Biya et perspectives

Alphonse Zozime Tamekamta | Enseignant, chercheur, écrivain.

INTRODUCTION
Le 13 février 2014, Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, soufflait sur sa quatre-vingt-unième bougie. Dans la discrétion qui le caractérise, plusieurs observateurs ne s’en étaient pas préoccupés, préférant s’investir dans les festivités commémoratives du cinquantenaire de la réunification du Cameroun oriental (français) et occidental (anglais).

Accrédité de plusieurs vertus -dont sa sagesse- par certains de ses homologues d’Afrique (notamment les présidents Ali Bongo, Denis Sassou-Nguesso et Idriss Deby Itno), Paul Biya articule l’essence de son pouvoir autour de l’équilibre régional tribalisant, des absences-présences , du silence simplificateur , de la mystification de la fonction présidentielle etc. La paix, la démocratie et la prospérité, legs prophétique qu’il promit aux Camerounais, à l’opposé, commence à tomber dans la désuétude.

Cette réflexion se propose, non pas d’enrichir la polémique entre l’âgisme et le jeunisme, mais de décliner les axes prioritaires d’un destin hors du commun grâce auquel l’idéologue du Renouveau a su conserver son pouvoir en dépit des intempéries de grande ampleur qui ont agité profondément l’univers politique du Cameroun. Pour cela, elle se propose de dégager les piliers sur lesquels est bâti le système Biya et questionne les scénarios susceptibles de s’appliquer au Cameroun avant ou après 2018.

 

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