Cessez-le-feu unilatéral centrafricain

Par Victoria Madonna

Une étape décisive dans des processus de paix ou un acte symbolique destiné à satisfaire la communauté internationale ?

Le 15 octobre 2021, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a décrété un cessez-le-feu unilatéral « pour donner une chance à la paix » et permettre l’instauration « d’un dialogue franc entre les filles et fils d’un pays déchiré par des crises interminables ».

C’est la première fois qu’un président prend ce type de mesure en Centrafrique, depuis le début du conflit en 2004. F.-A. Touadéra s’était engagé auprès des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) à mettre fin à toute opération militaire sur l’ensemble du territoire, suite à l’organisation du 3ème mini-sommet de Luanda du 16 septembre 2021. Ce sommet s’inscrivait lui-même dans la continuité de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), négocié à Khartoum sous l’égide de la communauté internationale et signé à Bangui le 6 février 2021 entre les belligérants du conflit. Cet accord est le treizième signé depuis 2007. Bien que sa mise en œuvre reste incomplète, il a le mérite d’avoir attiré de nouveau l’attention de la communauté internationale sur la République Centrafricaine (RCA).

Depuis sa réélection en décembre 2020, F.-A. Touadéra tardait à mettre en œuvre l’organisation du dialogue républicain figurant parmi les points clés de son programme de campagne. Ce dialogue, similaire au forum de Bangui organisé en 2015, a pour but de créer un cadre de concertation afin que les forces vives de la nation puissent poser les bases nécessaires à la réconciliation et la reconstruction du pays. Recevant de plus en plus de pression à ce sujet de la part de ses partenaires internationaux, le président centrafricain savait qu’il devait se montrer coopératif s’il voulait gagner leurs bonnes grâces. Il a donc accepté de proclamer un cessez-le-feu unilatéral, dont l’idée a été imposée par ses voisins d’Afrique centrale, l’Union africaine et l’ONU pour lancer, enfin, un dialogue «inclusif».

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