Par Chérif Sadia
RÉSUMÉ:
Quoique la capacité de résilience des agriculteurs africains ait été éprouvée au cours des siècles passés en faisant face à différents types de chocs, cette même capacité se trouve au cœur du débat contemporain sur la résilience de l’Afrique avec l’acuité du réchauffement climatique. Ce qui reste prégnant dans ce débat est l’absence de résilience des petits agriculteurs africains tant leurs stratégies d’adaptation autonomes sont considérées inadéquates. Cette note vise à inverser cette tendance dominante par la mise en évidence de la résilience de la paysannerie africaine lisible au travers de pratiques cultuelles d’adaptation. Autant le recours aux rituels anciens comme mesures d’adaptations demeure la norme, autant l’hybridation des connaissances en vogue actuellement est la solution pour l’efficacité de la lutte contre les effets du changement climatique dans le secteur agricole. Cette nécessaire hybridation des connaissances apporte une plus-value dans la lutte contre le changement climatique.
PROBLÉMATIQUE:
– Avec la vulnérabilité avérée du continent africain au réchauffement climatique, n’est-il pas opportun de s’interroger sur la résilience des africains pour comprendre comment ils ont toujours été capables de résilience dans l’agriculture ?
– Dans un contexte d’urgence climatique mondial, comment accroitre la résilience des agriculteurs africains ?
– Alors même qu’en Occident, le recours à une agriculture biologique est expérimenté, l’Afrique, pionnière de l’agroécologie et de l’agroforesterie, ne serait-elle pas le terreau de prédilection du développement durable ?
CONTEXTE DE LA NOTE:
Cette note s’inscrit dans un contexte d’urgence climatique marquée par la stabilisation à 2°C de la température terrestre et des mesures nécessaires pour y parvenir ; notamment par l’amélioration des capacités de résilience de la population africaine dont le principal secteur d’activité, l’agriculture, est le plus vulnérable. À cet effet, la question de l’hybridation des connaissances traditionnelles et modernes s’impose de plus en plus comme la norme.
IDÉES MAJEURES:
– Sans avoir contribué à l’avènement du changement climatique, l’Afrique, particulièrement son secteur agricole contribuant grandement au PIB de nombreux pays, est vulnérable tant elle dépend du climat devenu erratique.
– En dépit des controverses sur leur résilience, les agriculteurs africains demeurent résilients et leur capacité de résilience est manifeste dans des pratiques culturelles.
– La lutte contre le changement climatique transcende les frontières traditionnelles entre savoirs scientifiques et connaissances traditionnelles locales en regroupant ces deux types de connaissances sous un même programme d’hybridation des connaissances avec comme finalité la production de meilleures pratiques d’adaptation/résilience.