Par Jean Tsumbu Gboro, Augustin Kisembo Bitamara, Touré Maliaka Sefu
RESUME :
Il y a plus d’une décennie que les violences armées dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont brisé les spéculations tacites en devenant celles plus meurtrières et qui consument en flammèche singulière le pouvoir public légalement investi.
En vue d’endiguer toutes ces rebellions, il a été élaboré des stratégies assises sur une gouvernance sécuritaire de proximité. Pour sa matérialisation, le Premier ministre Matata Ponyo Mapon, a institué par le décret nº13/041 du 16 septembre 2013 des conseils locaux pour la sécurité de proximité. Ce décret détermine leur organisation et leur mode de fonctionnement.
Cependant, huit ans après la publication de ce décret, la province de l’Ituri, une des composantes politico-administratives de l’Est de la RDC, demeure le théâtre de conflits intermittents. Dans cette optique, ce papier vise à expliquer les raisons de la recrudescence de la violence perpétrée par des groupes armés, nonobstant la mise sur rail d’une gouvernance sécuritaire de proximité comme stratégie élaborée. Par ailleurs, il est proposé de formuler d’autres stratégies pour restaurer l’autorité de l’État dans ces entités ciblées par des attaques meurtrières.
CONTEXTE :
La publication de cette note d’analyse politique s’inscrit dans une ambiance sécuritaire délétère, et ce, dans un contexte géopolitique régional tendu où les récentes violences armées de la Coopérative de Développement du Congo (CODECO), les exactions commises par les Banyabwisha apparentés aux Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et les Bakonzo assimilés à l’Alliance de Forces Démocratiques (ADF) dans la région, celles perpétrées par les jeunes du Front Patriotique Intégrationniste du Congo (FPIC) dit « Tchini ya Kilima » et le recours à l’état de siège, paraissent contrarier la portée même du choix stratégique de la gouvernance sécuritaire locale pour la restauration de l’autorité de l’État dans cette partie du pays.
IDEES MAJEURES :
– Confrontée à un problème d’insécurité grandissante, le Gouvernement congolais a instauré une administration de proximité qui prône le renforcement de l’autorité de l’État et qui sert d’instrument de consolidation de la paix, de la sécurité, de l’unité nationale et de centre d’impulsion pour la promotion de la décentralisation, de la démocratie et de la gouvernance en vue du développement à la base.
– Des années après, cette projection d’antan n’a eu de cessée de démontrer ses limites au point de pousser l’État à développer d’autres stratégies pour lutter contre l’insécurité et ses corolaires.
PROBLEMATIQUE :
– Comment expliquer les violences des groupes armés malgré la gouvernance sécuritaire de proximité instaurée ?
– Quelles sont les stratégies pour restaurer l’autorité de l’État dans ces entités ?