Guinée : Difficile fin de transition

Par Hassatou Baldé | Docteur en Droit international. Consultante.

Prévues initialement en juin 2007, les élections législatives n’ont toujours pas été organisées en République de Guinée, deux ans après l’élection présidentielle de 2010 et bien que la Constitution de mai 2010 prévoyait leur tenue dans un délai de six mois après son adoption (art 159).

Elles ont été contrariées par le décès du général Lansana Conté, suivi du coup d’État militaire du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) à la fin décembre 2008 qui a entraîné la suspension de la Constitution et des institutions dont l’Assemblée nationale. Des querelles internes au CNDD consécutives au drame du 28 septembre 2008 durant laquelle la junte a réprimé une manifestation de l’opposition par des massacres, tortures et viols, poussent son aide de camp à faire feu sur Dadis Camara qui est écarté du pouvoir. Son Ministre de la défense, Sekouba Konaté lui succède et engage le processus de transition. Celui-ci repose sur l’accord de Ouagadougou signé le 15 janvier 2010 sous la médiation du Président Blaise Campaoré, qui prévoit l’élection présidentielle dans un délai de six mois, la mise en place des organes de Transition et la restructuration de l’armée mais ne mentionne pas les élections législatives. En application de cet accord, Jean-Marie Doré est nommé Premier Ministre Chef du Gouvernement. Un Conseil National de Transition (CNT), assurant le rôle de Parlement de transition, est mis en place. Le CNT élabore une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral en mai 2010.

L’élection présidentielle est organisée, mais est source de tensions.

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