La détérioration des services sociaux de base dans les zones sous occupation djihadiste – l’exemple du Mali N° OS – OIF 05

Depuis 2012, le Mali connait une forte crise sécuritaire qui a des conséquences politique, sociale et économique. Cette crise a d’abord commencé par les attaques du camp de Aguelhok en janvier 2012 par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) – mouvement indépendantiste – qui s’était allié avec les mouvements terroristes comme Ansar Dine (les partisans de la religion en arabe), Al Qaïda Maghreb Islamique (AQMI) et des narcotrafiquants qui opèrent dans le septentrion malien depuis le début des années 2000. L’armée, prétextant l’incapacité du président Amadou Toumani Touré (ATT) à faire face à la crise du Nord, renverse ce dernier en mars 2012 (troisième coup d’Etat au Mali)[1]. Ce coup d’Etat a brisé la chaîne de commandement de l’armée, avec l’arrêt des officiers militaires ou le rappel de ceux qui sont sur le front, d’autant plus que c’est un coup d’Etat de sous-officiers dirigé alors par le capitaine Amadou H. Sanogo. Les militaires maliens désertent successivement les régions de Kidal, de Tombouctou et de Gao. Les trois grandes régions du Mali (Gao, Tombouctou, Kidal) tombèrent sous la coupe du MNLA et des groupes armés terroristes (GAT). S’en suivirent donc pendant neuf à dix mois, l’application stricte de la loi islamique (la Charia), dans cette partie du pays, avec les premières lapidations pour adultères ou les coupures de main pour vol. C’est à partir de cette date qu’un autre groupe terroriste, le Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) fait son apparition. Une alliance se créée entre ces différents groupes terroristes qui occuperont le nord du Mali pendant presque un an.

[1] Le Mali a connu deux autres coups d’Etats depuis cette date le 18 août 2020 et le 21 mai 2021. C’est une transition militaire qui est toujours en cours.

Add Comment