Par Joseph Tchinda Kenfo
RÉSUMÉ:
Novembre 2008 : un Noir (ou métis peu importe) est porté à la tête de la première puissance mondiale. C’est l’euphorie totale au-delà des USA. Partout sur le continent, c’est l’espoir d’un renouveau, une belle leçon de démocratie que l’Amérique renvoie au monde. Les slogans fusent de toute part : l’Obamania, Obama l’Africain, Barack l’Africain. Aucune élection présidentielle américaine n’avait suscité autant d’espoirs sur le continent et sa victoire était celle de l’Afrique. Dans toutes les têtes, ce jeune président éloquent, plein d’audace et sûr de lui, vient à point nommé bouger ou bousculer les lignes du système. Tous les jeunes s’identifient à lui, arborent fièrement des tee-shirts à son effigie, peignent leur salon de coiffure aux couleurs des USA, etc. On se souvient encore des vagues d’émotion qui ont suivi avec les gens en larmes dans les rues ou devant leur petit écran, reprenant à leur compte le slogan « Yes We Can » ; un peu comme si Obama était devenu africain sinon le porte-parole du continent. Beaucoup espéraient que sa présidence serait le début d’une nouvelle ère pour le continent. Près de 8 années plus tard et à la fin de son deuxième mandat, il semble important de dresser le bilan de son action en direction de l’Afrique. Cette réflexion se propose ainsi, d’abord de relever les espoirs nés de cette élection, ensuite de préciser les enjeux et intérêts américains en Afrique et, en fin de compte, d’examiner la réalité des faits comme catalyseur d’un discours anti-américain naissant.
PROBLÉMATIQUE:
L’élection de Barack Obama et ses deux mandats ont-ils été à la hauteur des espoirs suscités sur le continent noir ? Les Africains avaient-ils raison de célébrer la victoire de Barack Obama ? Sa présidence a-t-elle été positive ou salutaire pour le continent ?
CONTEXTE DE LA NOTE:
Le 4 novembre 2008, un Noir ou métis, de père kenyan et de mère américaine, le sénateur Barack Obama, est porté à la tête de la première puissance mondiale. Paradoxalement, l’euphorie manifestée dans les villes et faubourgs américains est supplantée par une liesse populaire, généralisée dans plusieurs métropoles africaines. Pour cause, Barack Obama incarnait l’espoir d’un renouveau systémique et symbolisait la démocratie réelle qui allait bénéficier au continent africain. Pris par l’effet spontané de l’Obamania, certains Africains ont tôt fait de l’assimiler prosaïquement au/à un « messie » africain. Les Africains de toutes les couches sociales, exultant, ont cru devoir attendre une transformation totale de leur quotidien. Aussi, les plus avisés, élites intellectuelles et politiques pour la plupart, espéraient venue l’heure d’une gouvernance démocratique rationnelle et participative, subséquente à la présidence d’Obama. Le 8 novembre 2016, le deuxième et dernier mandat de Barack Obama prenait fin avec l’élection de Donald Trump, milliardaire du parti républicain, comme 45e président des USA. Au moment où Barack Obama s’apprête à passer le relais au nouveau président, le contexte est idoine pour faire le bilan des rapports entre Obama et l’Afrique durant huit années.
IDÉES MAJEURES:
Il s’agit de :
-Relever pour comprendre les espoirs nés de l’élection de Barack Obama aux USA en 2008 et 2012 ;
-Préciser les enjeux et intérêts américains en Afrique, avant, pendant et après la présidence d’Obama ;
-Énoncer ses prises de position sur les questions d’enjeu pour le continent et les récentes crises qu’a connues le continent, notamment la Libye et la Côte d’Ivoire ;
-Examiner la réalité des faits comme catalyseur d’un discours anti-américain naissant, objet de la déception des Africains.