Adam Abdou Hassan a participé le 21 mai 2015 à la journée d’études organisée par l’Université de Nancy (sous la direction de Léonard Matala-tala) et « qui consistait à s’interroger sur une fin possible, après 2020, de la spécificité des relations qui unissent depuis 1963 les Etats européens aux Etats ACP. Il nous en dresse les grandes lignes.
Avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la référence aux États ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) a disparu dans les traités européens, ce qui laissait présager un avenir incertain. Il demeure encore une inégalité des acteurs du fait que les relations sont essentiellement basées sur l’aide publique au développement. Les APE (accords de partenariat économique) qui sont des accords basés sur l’accord de Cotonou induisent une « fragmentation de l’Afrique ». Avec cette « régionalisation et la différenciation des États ACP » on tend vers un « risque d’éclatement du groupe ACP ».
Les relations ACP-UE sont perçus par les pays d’Europe centrale et orientale membres de l’UE comme une « survivance du passé colonial », n’ayant pas eu ce passé colonial, ils considèrent que ces relations sont inefficaces et que les États ACP doivent effectuer une mutation libérale de leurs structures économiques et militent pour la mise en place de APE. Il faut réussir à construire des partenariats au-delà de l’aide, à trouver une alternative à l’immobilisme qui prévaut dans certains domaines de la coopération ACP-UE. Les acteurs doivent « changer de paradigme » en se posant la question des « avantages comparatifs et la valeur ajoutée spécifique des ACP en tant que groupe ».
Certains préfèrent « garder Cotonou à tout prix » de peur de ne pas trouver de meilleure alternative, il faut sortir d’une « telle approche isolée qui pourrait se révéler illusoire » dans un monde globalisé avec l’intervention de nouveaux acteurs.