L’historien et philosophe Achille Mbembe n’a pas tourné en bride la promotion de la politique africaine d’Emmanuel Macron. Son expérience égotiste s’enracine dans l’héritage intellectuelle issue, entre autres, des maîtres penseurs de l’Hexagone. Il s’imprègne d’une culture scientifique qui touche aussi du doigt les difficultés majeures de l’Afrique, un lieu qui semble plutôt une entité vaseuse sans poids ni relief historique. L’appui de la France n’est pas de trop. Diversifié, cet apport valorise entre autres, la démocratie, la restitution de la mémoire des peuples africains, la rencontre des civilisations, l’entrepreneuriat, la lutte contre le changement climatique, la promotion du sport, de l’agriculture et du numérique. Seulement, cette tentative de séduction de la belle aux bois dormante n’est pas évidente. Éclectique, elle paraît moins stratégique quand on voit que la mobilité des chercheurs par des bourses visent plutôt une cooptation au service du capital européen. En outre, l’appui à la gestion du Covid-19 favorise la médecine conventionnelle au détriment des réponses traditionnelles appropriées de la riposte locale. Quand bien même la posture d’Achille Mbembe paraît ambiguë et inquiétante, nous osons suggérer des pistes au-delà l’extraversion : l’introversion des bourses d’études, l’industrialisation et la souveraineté monétaire.
