La CEDEAO face aux défis de la gouvernance des ruptures constitutionnelles : se réinventer ou disparaitre ?
Quinze (15) pays d’Afrique de l’Ouest ont signé le 28 mai 1975 à Lagos (Nigéria) un Traité pour une Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Née de la volonté des Etats de la sous-région ouest africaine de créer un cadre favorable à l’intégration et au développement économique de ses membres, la CEDEAO a dû s’adapter au contexte des différentes crises géopolitiques régionales et internationales basculant ainsi, implicitement vers des activités de plus en plus politiques, sécuritaires et diplomatiques. Elle fut, à un moment donné, l’une des cinq communautés économiques régionales (CERs) la plus efficiente.
Le Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité adopté le 24 juillet 1998 à Banjul (Gambie) fait de cette organisation, la première du genre en Afrique spécialisée dans la garantie de la sécurité de sa zone. La CEDEAO dispose aussi d’un « Conseil de médiation et de sécurité ». L’ensemble de ce dispositif juridique atteste de la volonté des Etats membres de confier à la communauté régionale des pans de souveraineté à même de rendre légitime et légal son intervention dans les crises internes de ces derniers. Elle se positionne ainsi, comme une institution ambitieuse et légitime pour intervenir dans les crises internes traversées par les Etats membres de cette partie du continent qui fut déchirée par la guerre du Liberia, de Sierra Léone, de Guinée Bissau, de Côte d’Ivoire et aujourd’hui l’embrasement du Sahel.
Bien que les dispositions pertinentes des instruments qui la fonde interdisent les changements constitutionnels illégitimes ; les coups de force militaires et les soulèvements des populations civiles entrainant des vides constitutionnels dans l’espace CEDEAO semblent devenir la norme. Pire, l’organisation sous régionale semble ‘’débordée’’ et ‘’impuissante’’ face à cette situation. Ces deux dernières années, l’organisation a enregistré des coups de force au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso. Plus encore, les rapports de l’organisation avec ces nouveaux régimes militaires sont tendus, et se répercutent sur le fonctionnement de l’organisation elle-même. Enfin, la perception de l’organisation par les populations des Etats membres s’est sérieusement dégradée.
Toutes ces situations soulèvent des interrogations qui nécessitent des réponses. #,ThinkingAfrica dans sa logique dynamique d’adresser les problèmes du continent et contribuer ainsi à la recherche de pistes de solutions, initie un webinaire intitulé « La CEDEAO face aux défis de la gouvernance des ruptures constitutionnelles : se réinventer ou disparaitre ».
La problématique qui sous-tend cette réflexion est la suivante : l’institution sous régionale a-t-elle réellement les capacités de faire face aux défis des ruptures constitutionnelles ? Ces ruptures constitutionnelles récurrentes observées ne sont-elles pas des indicateurs des mauvais choix de gouvernance fait par l’organisation sous régionale elle-même ?
Le terrorisme ne cesse de s’étendre jusqu’au Golfe de Guinée. Tous ces défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays de la CEDEAO exigent des réponses efficaces et pertinentes. L’organisation peut-t-elle faire face à ces nouveaux défis sécuritaires ? Ou contrairement à ce qui paraît, ces défis de gouvernance et de sécurité ne sont-ils pas l’opportunité pour la CEDEAO de se redéfinir afin d’apporter des réponses adéquates aux nouveaux enjeux du continent ?
Panelistes :
1. Mahamane Rabiou Aboubacar Sadikou, chercheur nigérien, spécialiste en relations internationales, études de sécurité, gestion des conflits et politiques de paix, analyste junior en stage au sein du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel,
2. Ayabavi Linda O. COMLAN SESSI est doctorante à l’Institut de Gouvernance, des Sciences Humaines et Sociales de l’Université Panafricaine à Yaoundé 2 au Cameroun.
3. Dr Abdoul Sogodogo, Vice-doyen de la faculté des sciences administratives et politiques de Bamako,
4. Dr. Expédit Ologou, est politiste, Président du Think Thank Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF).
Modération, Adeline Touali, Doctorante, Université de Cocody, Chair UNESCO pour la paix.
https://us02web.zoom.us/j/82443432642?pwd=MC7Ti05b-zqxE0x6O1iUz0c8JuwX6z.1[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]