Localiser en Côte d’ivoire et en Guinée, les pactes traditionnels de non-agression, de non complicité d’agression et le pacte de sang sont des mécanismes culturels de maintien de relation humaine pacifique ou de prévention de conflits. Celles-ci sont des accords qui unissent des peuples ou des lignages qui régule des relations non conflictuelles entre groupes alliés et qui permet à certaines communautés de mettre fin à des conflits ou tensions intercommunautaires. Comme disait Jean-Marc Ela : « Devant les difficultés de l’existence, l’Africain tend à revenir spontanément aux traditions ancestrales, aux autels et aux bois sacrés, aux marigots et aux puits, à tous les moyens de protection grâce auxquels durant des siècles des collectivités ont vécu».
Dans un article sur Gouvernance en Afrique, Mohamed Ali explique comment le pacte de non-agression, et de non complicité d’agression d’agression a vu le jour « Ce pacte a pris naissance dans une convention solennelle entre les ancêtres des communautés pendant la première guerre mondiale de ne pas recourir à la violence dans le règlement des différends qui les opposerait et de ne pas servir de base arrière aux ennemies pour livrer les tirailleurs aux colons français. Ainsi pour matérialiser cette convention, ces sages ont eu pour sacrement deux coqs blancs qui ont été immolés dans un lieu sacré (Glée) situé à 7 km de Zoo parce que les fondateurs de ces communautés frontalières sont originaires de cette localité ». Le pacte de sang lui se présente comme une alliance entre deux et éventuellement plusieurs individus, par un acte rituel au cours duquel les parties mélangent leur sang et l’avalent et parfois le sang est mélangé à d’autres produits avant d’être bu. L’objectif que les parties visent à travers ce pacte est la sauvegarde des relations humaines non conflictuelles.
Le pacte de non-agression, de non complicité d’agression et le pacte de sang impliquent donc l’assistance mutuelle et sont appuyés par des sanctions sévères, ils entraînent des obligations pour les signataires. Autrement dit, il s’agit des pactes de confiance entre communautés.