Par Adamou Gado Ramatou
RÉSUMÉ:
La politique de décentralisation dans laquelle le Niger s’est lancé dès le début des années 1990 vient remettre en cause le mode de gouvernement centralisé qui prévalait au lendemain des indépendances.
Au cœur de cette politique, le Niger ambitionnait de redéfinir les rapports entre gouvernants et gouvernés en associant autant que possible les citoyens à la gestion des affaires publiques à travers la création d’institutions (communes, régions, départements) au plus proche des populations.
Cette étude, fondée sur des recherches empiriques au Niger courant 2014-2015, apporte un éclairage sur le rôle des communes rurales dans la gestion transparente des affaires locales ainsi que sur les contraintes auxquelles elles sont confrontées. Elle identifie également des leviers de changement possible pour une gouvernance démocratique.
PROBLÉMATIQUE:
La gestion des communes rurales est-elle en phase avec les attentes d’une démocratie participative ? Comment dynamiser les communes rurales au Niger ? Quels sont les impacts positifs d’un budget participatif ?
CONTEXTE DE LA NOTE:
L’année 2004 marque le début de la communalisation intégrale au Niger avec l’installation démocratique de 265 communes dont 213 rurales et 52 urbaines.
Cependant, ces nouvelles communes fonctionnent depuis leur installation selon des règles et pratiques informelles contraires aux objectifs qui leur sont assignés. D’après le Haut Conseil aux Collectivités Territoriales (HCCT), avant la fin de leur premier mandat (courant 2008), 15% des exécutifs locaux ont été destitués soit par l’Etat soit par les conseillers municipaux du fait de l’instrumentalisation de l’institution municipale, détournement de fond, mauvaise gestion, absence de compte rendu, etc.
Six ans après ces destitutions, des enquêtes empiriques dans trois communes rurales (Yélou, Bana, Kara Kara) laissent encore apparaître une gestion opaque de ces institutions locales.
IDÉES MAJEURES:
Il s’agit :
De faire un bref bilan de la gestion de ces communes rurales;
D’analyser le budget participatif en tant que dispositif participatif favorable à une gouvernance locale démocratique ;
D’identifier de bonnes pratiques de participation locale citoyenne et des dynamiques à l’œuvre en Afrique subsaharienne ;
D’identifier au Niger des leviers de changement possible pour une gouvernance démocratique endogène.