Fridolin Martial Fokou | Master en Relations Internationales. Diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé
Introduction
Le rapport entre les institutions internationales et les pays africains constitue aujourd’hui un enjeu important dans les Relations Internationales (RI). Au nombre de ces dynamiques se trouve la relation entre les Etats africains, l’Union Africaine (UA) et la Cour Pénale Internationale (CPI). Cette relation soulève d’autant plus de débats que l’institution pénale internationale est aujourd’hui accusée, à tort ou à raison, de s’acharner sur le continent africain, de faire le jeu des grandes puissances, bref d’être partiale.
Le présent texte n’a pas pour ambition de traiter en détail du débat sur la victimisation ou non du continent africain , mais d’essayer de montrer, sous le prisme diachronique, la dynamique des rapports entre la CPI et l’UA. Toutefois, cet idéal s’est peu à peu détérioré, amenuisé créant une distanciation d’abord symbolique entre ces institutions, avant d’apparaître aujourd’hui sous des formes plus radicales. Cette situation jette l’anathème et le doute quant à l’avenir des rapports entre l’UA et les institutions internationales.
Tout de même, l’analyse des facteurs de cet état de chose permet de penser et de soutenir que si l’heure est à la fronde entre ces deux entités, la rationalité internationale permet de penser que cela ne peut être qu’un phénomène de surface tant il y a plus à perdre de la part des institutions en cause si l’option de la rupture définitive était consolidée. Ainsi, l’on comprendrait que le fil d’Ariane des analyses menées ici soit la perspective réaliste des relations internationales dans la mesure où elle permet de mieux mettre en lumière le jeu des acteurs sur la scène internationale.